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Rentrée théâtrale septembre 2023

Le mot de la Présidente du SNDTP Caroline VERDU

 

 

Nos adhérents ont élu en mars 2023 un Comité Directeur composé de dirigeants d’entreprises représentatives de la diversité des structures du le Syndicat National du Théâtre Privé : des indépendants, des groupes, des parisiens, des régionaux, des lieux producteurs et des producteurs/tourneurs.

 

Nous avons été élus sur la base d’une ligne politique assumée tracée par nos prédécesseurs, visant à construire une force syndicale unifiée du spectacle vivant privé regroupant l’ensemble des esthétiques (théâtre, humour, cabaret, musique) dès janvier 2024.

 

Notre objectif : être plus forts ensemble pour mieux défendre les spécificités de chacun.

 

Je me trouve donc aujourd’hui à la tête de l’un des plus anciens syndicats (le SNDTP a été créé en 1936) qui devrait fusionner avec le PRODISS, structure accueillante et le CAMULC.

 

Ceux qui me connaissent savent que cette mission au service du collectif me passionne et je remercie Bertrand Thamin de m’avoir transmis ce beau virus.

 

Comme il serait incongru que la première femme élue à la présidence du SNDTP le soit pour moins d’un an, alors que nos mandats sont traditionnellement de 4 ans, le SNDTP tel le phénix qui renait de ses cendres, a prévu de mobiliser ses élus au sein du futur grand syndicat, pour continuer à défendre la filière dans toutes ses composantes et particulièrement aux côtés de L’ASTP.

 

Demain notre grand syndicat représentera plus de 650 entreprises sur l’ensemble du territoire et nous deviendrons le syndicat le plus représentatif de la branche du spectacle vivant privé (plus de 65% de part de représentativité).

 

Chose importante nous pourrons compter sur une équipe de collaborateurs permanents d’une douzaine de personnes, toutes plus compétentes les unes que les autres.

 

Nouveau syndicat élargi – nouveau nom ! Nous y travaillons, nous serons prêts début janvier !

 

Il s’agit bien d’opérer un rapprochement d’organisations professionnelles patronales et en aucun cas d’envisager un rapprochement des outils économiques des deux filières ; Le CNM pour la musique et des variétés, l’ASTP pour le théâtre.

 

Nos trois organisations sont parfaitement en phase sur ce point.

 

Nos économies présentent des différences importantes. Ce qui est adapté et mis en place dans deux fonds de soutien distincts, doit être préservé et même renforcé à chacun des deux endroits.

 

Le théâtre privé a longtemps été assimilé à la cinquantaine de théâtres producteurs parisiens.

 

Or, la filière théâtrale privée est aujourd’hui beaucoup plus composite avec l’émergence de nouveaux acteurs sur l’ensemble du territoire : les producteurs, les tourneurs, les producteurs et tourneurs, et évidemment nos théâtres producteurs en régions.

 

La programmation des adhérents du SNDTP que vous pouvez découvrir dans notre catalogue de rentrée le reflète pleinement.

 

La centaine d’entreprises que nous fédérons ont toutes en commun de se reconnaitre dans un modèle de création/diffusion indépendant, solidaire et responsable.

 

Notre syndicat a soutenu et voté la réforme des dispositifs d’aides de l’ASTP. Les théâtres producteurs de régions peuvent désormais être accompagnés dans leur prise de risque au même titre que les théâtres producteurs parisiens. Une refonte des aides à la production en tournée est également en cours.

 

Le SNDTP dans son ensemble est très heureux de cette vertueuse évolution.

 

Nous y défendons les principes qui nous caractérisent : soutien à la prise de risque, responsabilité économique et sociale.

 

Responsabilité économique : certes nous avons besoin d’être soutenus au même titre que d’autres secteurs de l’économie française. Cependant nous sommes des entrepreneurs privés et tenons à le rester. Nous refusons de nous placer dans un rapport de subventionnement sans engagements.

 

Responsabilité sociale, parce que pour bénéficier des aides de l’ASTP, les entreprises doivent respecter les dispositions des différents codes, la convention collective et le paiement des droits d’auteurs, mais en plus s’engager sur des durées d’exploitation et des volumes d’emplois importants justifiant un soutien renforcé.

 

Notre force d’aujourd’hui et notre force de demain après notre rapprochement, est de regrouper l’ensemble de la filière théâtrale privée.

 

L’activité économique et le volume d’emplois que nous représentons pèsent pour près de 80% au regard de la taxe fiscale générée auprès de l’ASTP par les spectacles de nos adhérents.

 

Faire partager des émotions avec les spectateurs pour un moment unique à chaque représentation : c’est la magie de notre métier et c’est la raison pour laquelle on trouve essentiellement des entrepreneurs passionnés à la tête de nos structures qui, lorsqu’ils font un gros succès ne vont pas s’acheter de yacht, mais imaginent déjà comment ils vont pouvoir réinvestir sur leurs prochains spectacles avec plus d’artistes au plateau et plus de décors, plus de costumes, plus d’ambition.

 

22 artistes au plateau cette saison au Théâtre de la Porte saint Martin, 8 au Théâtre d’Edgar, 12 à Hébertot, 6 au lucernaire, 15 au Marigny ! et ce ne sont que des exemples !

 

Cette rentrée théâtrale sera l’occasion de découvrir de nombreuses créations avec énormément de têtes d’affiches que nous sommes heureux de retrouver sur nos planches.

 

Dans notre secteur du théâtre privé, nous tâchons de produire mieux et de diffuser mieux. Ainsi un certain nombre de spectacles encore à l’affiche cette rentrée, sont aussi des succès déjà salués par le public et les professionnels.

 

Vous l’aurez compris, je suis pleine d’enthousiasme pour cette rentrée.

 

Je sais aussi que la filière théâtrale devra relever de nombreux défis dans les mois et années qui viennent : la question de la nécessaire éco-responsabilité de nos modèles, la baisse des financements publics et son corollaire de réduction du nombre de dates de tournées, les partenariats entre le théâtre publics/privés ou comment repenser une meilleure articulation production/diffusion, le bouleversement de l’intelligence artificielle, la pérennité des entreprises et des emplois dans un environnement où les crises se succèdent,…

Et évidemment nous devons réfléchir à anticiper une baisse de fréquentation à partir du printemps prochain en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques.

 

Nous faisons un métier particulier, un métier d’artisan de la création artistique, et la fragilité est une constante pour chacune et chacun d’entre nous.

 

Mais nous sommes résilients et pouvons aujourd’hui nous réjouir et nous féliciter que les spectateurs aient retrouvé le chemin des salles de théâtres après des années si difficiles.

 

Nous avons individuellement et collectivement su communiquer auprès du public la passion qui est la nôtre : le spectacle vivant.

 

Rien ne peut remplacer le plaisir de faire partager des émotions. Nous y sommes parvenus.

 

La fréquentation des salles de spectacles sur le premier semestre 2023 a été bonne. L’ASTP devrait diffuser des indicateurs prochainement.

 

Le festival d’Avignon cet été a battu de nouveaux records, plus de 1,96 million de billets vendus dans le Off (+30 %).

 

Cette rentrée s’annonce donc très prometteuse et pleine d’espoir : vive le théâtre !

 

 

Caroline VERDU

Présidente du SNDTP

 

Le dossier de presse de la première partie de saison 2023 – 2024 est disponible sur notre site