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A l’heure où nous bouclons notre catalogue, nous faisons face à une nouvelle vague épidémique d’ampleur, nos vies sont encore et encore bouleversées par un virus qui ne cesse de muter et de contaminer toujours plus.

La vaccination que les Pouvoirs Publics ne semblent pas souhaiter rendre obligatoire à tous nos concitoyens, devrait cependant devenir la norme pour accéder aux lieux culturels avec le passe sanitaire qui se transformerait en passe vaccinal en 2022.

Si nous ne pouvons nous réjouir de voir de nouvelles contraintes s’imposer, nous sommes pour autant prêts à accepter le renforcement de ces mesures sanitaires, car nous savons que rien ne serait pire pour les théâtres, pour les artistes et l’ensemble des personnels qui concourent à la réalisation des spectacles que de devoir une nouvelle fois être obligés de baisser le rideau.

Nous avons subi le lourd traumatisme d’être considérés comme « non-essentiels », puis de devoir rester fermés pendant de longs mois. Même si le Gouvernement a, en parallèle, mis en œuvre d’importants moyens financiers pour soutenir le secteur, les séquelles pour nos professionnels s’apparentes à celles d’un COVID long.

Nous saluons bien évidemment les différents dispositifs d’accompagnement généraux et sectoriels mis en place depuis le début de la crise qui ont permis d’éviter, pour le moment, que les entreprises ne sombrent, de préserver les emplois permanents et de maintenir les droits à l’assurance chômage des intermittents.

La ville de Paris, l’un des autres soutiens financiers du secteur a également, au niveau qu’elle jugeait devoir être le sien dans le cadre de l’ASTP, continué à maintenir son soutien au théâtre privé et nous l’en remercions.

Aujourd’hui, alors qu’une deuxième partie de saison théâtrale 2021/22 s’annonce, nous avons besoin, au-delà des moyens financiers qui resteront nécessaires pour soutenir la création et l’emploi, de reconquérir le public qui n’a pas retrouvé le chemin des salles de spectacles. Toutes les études scientifiques concluent qu’il n’existe pas de surrisque de contamination à fréquenter une salle de théâtre, cependant les messages gouvernementaux incitant à éviter les regroupements en intérieur ont, nous l’avons constaté depuis fin 2021, eu un effet catastrophique sur les réservations.

Or sans public, le spectacle vivant ne peut pas tenir, ni financièrement, ni émotionnellement ; c’est par et avec le public que la magie du spectacle vivant peut seule opérer.

2022 devra donc être l’année de la reconquête.

Ce sera aussi une année particulière avec les échéances électorales qui s’annoncent. Aussi, nous étudierons avec vigilance les programmes culturels des candidats et n’hésiterons pas à être force de proposition pour défendre le rayonnement du spectacle vivant et son rôle sociétal.

Tous les phénomènes que nous observons que ce soit en matière de libération de la parole face aux violences et harcèlement, de parités Femme/Homme, de dérèglement climatique, d’éco-responsabilité, montre combien notre société a besoin de retrouver de l’harmonie, du sens, du partage et une forme d’espérance en l’avenir.

Le syndicat national du théâtre privé, qui s’est saisi de tous ces sujets, n’aura bien évidemment pas le pouvoir de révolutionner le monde, mais, avec ses adhérents, il souhaite faire évoluer les modèles afin d’œuvrer pour proposer de beaux spectacles aux publics les plus nombreux dans le respect d’un théâtre éclectique, responsable et durable.

Bertrand Thamin 

Président du SNDTP 

Le dossier de presse de la seconde partie de saison 2021 – 2022 est disponible sur notre site